Enoïa – Inspirer Un Instant De Sérénité (Interview)

S’évadent de fugaces souvenirs au son de sa voix

S’effacent les maux de cœurs à chaque mot énoncé

Le chant d’Enoïa éveille les sens et panse les pensées frêles et peinées.

Au début du mois, deux âmes pures et passionnées se sont révélées au sein du SOFFFA sainte Catherine.

Pour cette 5e édition des SOFFFA SMOOTH SESSIONS, Claudine Pauly et Jason del Campo ont ouvert leurs cœurs au fil de leurs chansons, donné des frissons chez certains, laissé un heureux sentiment chez d’autres.

En toute intimité, le duo dévoile humblement leurs compositions originales et leurs reprises réarrangées aux cordes électriques et boisées ; la combinaison guitare amplifiée et violoncelle offre une expérience douce et légère. Le public flotte ainsi sur des airs de jazz, et voyage au travers d’un décor teinté de nuances folk.

Au cours du voyage, des mélodies étrangères surprennent quand elles prennent des accents créoles.

Quelque soit la langue, français, anglais, créole réunionnais, la musique d’Enoïa résonne et fait sens.

Pour se sentir encore plus proche de leur art, le duo a accepté l’interview qui suit.

INTERVIEW


SSB : Retour à la genèse d’Enoïa. Claudine, qu’est-ce qui a déclenché ce projet ? Et que représente cette nouvelle formation pour toi ?
Enoïa : (Claudine) J’avais envie de créer mon univers, d’avoir un endroit où je puisse créer en toute liberté, un atelier de recherche en quelque sorte. Et j’ai eu envie de travailler avec Jason.
J’aimais la formule duo qui peut être contraignante mais en même temps offrir pas mal de liberté ! Et je crois que l’envie de travailler ensemble nous est venue à tous les deux en même temps.

SSB : Est-ce votre premier projet à tous les deux ?
Enoïa : (Claudine) Non, nous avons tout les deux d’autres projets présents, et passés. Je joue notamment dans les Glossy Sisters et Jason dans A Transient State qui est un duo d’ambient à découvrir!
Mais personnellement c’est le premier projet dans lequel j’écris, je compose, démarche, etc !
SSB : Vous avez d’abord commencé avec des reprises. En un peu plus d’un an, comment parvenez-vous à trouver votre propre signature ou identité sonore ?
Enoïa : Avec beaucoup de répétitions, du travail, de la recherche. Partir des reprises, en faire des arrangements, voir ce que l’on est capable de faire à deux. Prendre le temps de voir ce qui nous plaît vraiment, puis petit à petit amener des compositions.
Tout cela a demandé du temps pour aboutir à créer, nous pensons et nous espérons, une identité sonore. Et ce n’est pas fini ! 🙂
SSB : Votre musique propose plusieurs lectures, à commencer par le nom. Certains disent que l’on se sent exister quand on pense, et quand on crée, et “Ennoia” signifie “pensée » en grec. Que vous inspire ce nom pour vos compositions ?
Enoïa : En fait, “Ennoia” ou “έννοια” signifie plutôt le “sens”, la “signification”. Nous avons en tout premier été séduits par le sens du mot ! 🙂
L’idée de la quête du sens nous a parlé, puis celle des sens “sensoriels”, et enfin celle du sens comme direction. Puis on aimait aussi la sonorité du mot, et on a eu envie d’enlever un “N” parce que nous trouvions ça plus joli visuellement, ahah !
C’est un peu ce qu’on essaie d’amener dans notre musique : du sens 🙂 Dans notre première newsletter on explique notre démarche, si vous voulez jeter un coup d’oeil envoyez-nous votre adresse mail : enoiaduo@gmail.com
SSB : La parole, les mots, et par extension les langues étrangères enrichissent votre univers. En quelle langue Claudine as-tu le plus de plaisir à écrire et à chanter ? Pourquoi ?
Enoïa : (Claudine) Ahah, c’est une question bien présente dans ma tête en ce moment !
Disons que naturellement c’est plutôt en anglais que j’ai écrit en premier, car je chante plus souvent en anglais, que j’ai beaucoup écouté et chanté du jazz et des musiques afro-américaines.
Mais plus ça va et plus je ressens le besoin d’écrire et de chanter en français. C’est d’ailleurs en cours..!
Par contre, j’aime chanter en anglais, en français, en créole Réunionnais etc. J’aime qu’il y ait plusieurs palettes et pour l’instant je n’ai pas de préférence certaine ! Jason aussi écrit, et pour l’instant plutôt en anglais aussi !

SSB : Comment as-tu appris le créole ? Parle-nous de ta découverte de la culture maloya ?
Enoïa : (Claudine) Et bien c’est en commençant à travailler au sein de “Ti’kaniki” qui est un collectif de musique réunionnaise.
Je suis tombée amoureuse de la musique maloya, de cette langue magnifique et j’ai appris du coup à la chanter, et un peu à la parler !
SSB : Autant les mots sont forts chez vous, autant il en est de même pour les images. Vos photos sont très suggestives. Que vous évoquent ces images et en quoi illustrent-elles votre duo ?


Enoïa : Nous avions vraiment envie de représenter le calme, l’apaisement.
On cherche un peu à arrêter le temps, le suspendre… Procurer la sensation de quelque chose qui “flotte”, en suspens, comme une respiration.
Je pense que c’est un peu à l’image de ce que l’on cherche à transmettre dans notre musique.
L’idée de l’introspection, du voyage, de la sérénité, tout ça pour chercher/trouver le/du sens…
SSB : “I’ve been staring at the pictures”…. Parlez-nous de votre inspiration pour Windows. Comment ce morceau est-il né ?
Enoïa : (Claudine) Le texte et la mélodie me sont arrivés d’un coup ! J’y évoque les histoires à sens unique, les rencontres “incomplètes”. Mais sans tristesse. Il y a une vraie prise de recul en fait, comme si finalement ce n’était pas grave parce qu’il y a eu une acceptation de la situation.
Le texte est assez “concret” et en même temps fait d’images, qui racontent ces portes/ ces fenêtres que l’on a jamais pu ouvrir… ces choses auxquelles on n’aura jamais accès, mais finalement… rien de grave ! 🙂
Ensuite pour la partie musicale, quand j’ai eu cette mélodie j’ai décidé d’abord de la laisser vierge de toute harmonie, car je ne voulais pas concrétiser tout de suite ce que j’entendais déjà un peu.
Je l’ai donc chantée à Jason, puis il a cherché de son côté des harmonies, et nous avons travaillé ensemble. C’est vraiment une composition à deux !
SSB : La chaleur dans l’interprétation de vos titres, originaux comme reprises, suggère un moment d’intimité. Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez joué votre set en public ?
Enoïa : (Jason) On était très contents et à la fois assez anxieux, on avait un peu peur que notre musique calme “ assomme” les spectateurs. C’était aussi particulier parce que c’était un concert à la maison d’arrêt de Villefranche ! C’est une expérience un peu unique. Mais ça s’est super bien passé ; un des prisonnier nous a dit qu’il s’était “évadé” pendant cet instant.
(Claudine) Oui, moi j’étais très stressée ! C’est dur d’assumer sa propre musique, de risquer de ne pas être apprécié, écouté… ou même d’être critiqué. Mais pour l’instant tous nos concerts se sont plutôt très bien passés, espérons que ça continue !
SSB : Vous avez une belle activité avec des dates pendant le mois d’Avril. Depuis votre première date, du 14 février dernier, comment faites-vous évoluer votre set et votre jeu de scène ?
Enoïa : (Jason) Notre première date était le 28 mars 2017, mais c’est vrai que depuis février nous avons fait quelques concerts et en avons encore pas mal de prévus !
On essaye de donner de plus en plus d’énergie aux gens qui nous écoutent. Nous avons des compositions qui arrivent et qui vont changer un peu notre répertoire.

On se fie aussi beaucoup à ce que l’on ressent lors de nos concert et on réarrange les morceaux. Le set est en constante évolution. Nous avons aussi beaucoup d’amis musiciens qui nous font leurs retours et cela nous aide à faire évoluer notre musique.

SSB : Merci pour ce si bel échange, et tout le meilleur pour vos prochains dates !


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Marcus Gon

Rédacteur en chef de Sounds So Beautiful, et auteur de l’œuvre Poetically Yours. ,Storytelling, ou l'art de conter une histoire, l'effort de véhiculer un message, l'exploit de communiquer une émotion, ou bien encore le miracle d'inspirer et d'influencer. Sounds So Beautiful, founded by writer and musician Marcus Gon, is the international media, specialized in the music industry, working closely with advertisers and public relations, and allowing emerging artists to develop their career. Poetically yours

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